mardi 13 mai 2014

Amadou Kane, Président de l’organisme national de coordination des activités de vacances (ONCAV) : « L’Etat a été bien inspiré de collaborer avec nous…»

Santé, éducation, secours aux victimes des inondations, sont entre autres actions citoyennes menées par l’organisme national de coordination des activités de vacances (ONCAV). Cette association dirigée par Amadou Kane est reconnue d’utilité publique. Dans cet entretien, le conseiller économique, social etenvironnemental  apprécie ses rapports de confiance avec l’Etat, et parle de la participation de son mouvement dans la gestion des affaires publiques.



En tant qu’association d’envergure nationale, quel rôle l’Oncav joue-t-il  dans la gestion des affaires publiques ?

Tout d’abord je voudrais préciser que l’ONCAV est le cadre unitaire le plus important en ce qu’il est représentatif de nos villes, quartiers et villages. Si je prends l’exemple de Sicap Amitié II, il n’y a pas un cadre qui fédère mieux les différentes couches sociales que l’Association sportive et culturelle (ASC) Amitié II. La participation de notre mouvement se fait à tous les niveaux. Dans la santé, nous sommes représentés dans tous les comités de santé à travers le pays. C’est la même chose dans les comités de gestion des écoles. A ce niveau, il faut noter que c’est un arrêté ministériel qui institue notre participation dans ces comités.  
A chaque fois que des questions citoyennes se posent, l’ONCAV prend toujours les devants. Lors des inondations, notre association, en tant qu’émanation directe  des populations, est allée au chevet des sinistrés. En plus de nos activités sportives et culturelles, notre crédo, c’est aussi de trouver des solutions aux préoccupations des plus démunis.

Pouvez-vous nous citer des cas concrets  de participation de votre association dans  l’élaboration des politiques publiques ?

Nous sommes une association reconnue d’utilité publique par l’Etat du Sénégal. Donc il y a une forme de collaboration entre notre mouvement et l’Etat. Dans beaucoup de projets et programmes, l’Etat du Sénégal a sollicité notre point de vue. Il nous associe, par exemple, dans les programmes de vaccination ou de lutte contre le paludisme, la tuberculose, la drépanocytose, le sida.
Tout récemment, nous avons signé une convention avec le Ministère de la santé pour notre participation dans la couverture maladie universelle. La CMU étant conçue pour les populations, les autorités étatiques ont été inspirées de collaborer avec l’ONCAV qui représente l’un des cadres les plus élaborés dans lesquels les populations se reconnaissent. Nous saluons cet état d’esprit. Et nous avons organisé avec le Ministère de la santé un séminaire d’appropriation de ce projet. Nous avons aussi participés aux travaux de la commission nationale de réforme des institutions et avons organisé des foras dans les 45 départements du Sénégal. L’objectif était de requérir le point de vue des populations  par rapport à la réforme des institutions. Le président de la République s’en est félicité.
 Il faut rappeler  aussi, il  y a deux ans, lorsque la faiblesse du taux de scolarité a été établie par les bailleurs qui interviennent dans le secteur de l’éducation, nous avons proposé à l’Etat un projet dénommé le PARI. C’est un projet de renforcement des capacités des élèves de l’élémentaire dans certaines matières telles que le calcul et la lecture. Avec ce projet, nous avons pu relever le taux à 75%.
Par ailleurs, avec les coupures intempestives d’électricité que le Sénégal avait connues il y a deux ans, nous avions initié une activité de sensibilisation appelée « Takkal ». Nous avions appelé l’Etat à régler ce problème, mais aussi demandé aux populations de ne pas détruire les infrastructures de la SONELEC (Société nationale d’électricité du Sénégal).

L’Etat du Sénégal a initié une réforme administrative et territoriale communément appelée Acte 3 de la décentralisation, est-ce que votre mouvement a été associé à ce projet ?

Dés le début de la réforme, le Ministre de la décentralisation et de l’aménagement du territoire nous a envoyé le document. Après l’avoir étudié, mous l’avons rencontré pour lui exprimer notre point de vue. Ensuite, nous avons organisé deux rencontres pour cerner le contenu de cette réforme et mettre en place des mécanismes pour permettre son appropriation par les populations.  Il est aussi important de noter qu’une recomposition administrative affectera notre organisation. Le découpage de notre association correspond à celui de l’administration territoriale. Donc, c’est tout à fait normal que nous soyons associés à cette réforme pour pouvoir s’adapter à cette nouvelle situation. A cet effet, je suis membre du comité qui est entrain de sillonner le pays dans le cadre de la caravane de sensibilisation de l’Acte 3 de la décentralisation. Nous pensons que c’est un projet salutaire même s’il faut regretter le temps relativement court consacré à la sensibilisation.

 Quels sont les mécanismes de contrôle et de suivi que vous avez mis en place pour la prise en charge de vos préoccupations par l’Etat?

Dans le domaine de l’éducation et de la santé, nous faisons le suivi pour nous assurer que nos propositions ont été effectivement matérialisées par les comités de santé ou de gestion des écoles. Au niveau des réformes que nous avons citées plus haut, nos préoccupations ont été prises en charge. Maintenant, nous attendons leur mise en œuvre pour faire l’évaluation. En ce moment, nous verrons réellement les impacts positifs que ces réformes auront sur le bien-être des populations