Santé,
éducation, secours aux victimes des inondations, sont entre autres actions
citoyennes menées par l’organisme national de coordination des activités de
vacances (ONCAV). Cette association dirigée par Amadou Kane est reconnue
d’utilité publique. Dans cet entretien, le conseiller économique, social etenvironnemental apprécie ses rapports de
confiance avec l’Etat, et parle de la participation de son mouvement dans la
gestion des affaires publiques.
En
tant qu’association d’envergure nationale, quel rôle l’Oncav joue-t-il dans la gestion des affaires publiques ?
Tout d’abord je
voudrais préciser que l’ONCAV est le cadre unitaire le plus important en ce qu’il
est représentatif de nos villes, quartiers et villages. Si je prends l’exemple
de Sicap Amitié II, il n’y a pas un cadre qui fédère mieux les différentes
couches sociales que l’Association sportive et culturelle (ASC) Amitié II. La
participation de notre mouvement se fait à tous les niveaux. Dans la santé,
nous sommes représentés dans tous les comités de santé à travers le pays. C’est
la même chose dans les comités de gestion des écoles. A ce niveau, il faut
noter que c’est un arrêté ministériel qui institue notre participation dans ces
comités.
A chaque fois que des
questions citoyennes se posent, l’ONCAV prend toujours les devants. Lors des
inondations, notre association, en tant qu’émanation directe des populations, est allée au chevet des
sinistrés. En plus de nos activités sportives et culturelles, notre crédo,
c’est aussi de trouver des solutions aux préoccupations des plus démunis.
Pouvez-vous
nous citer des cas concrets de
participation de votre association dans l’élaboration des politiques publiques ?
Nous sommes une
association reconnue d’utilité publique par l’Etat du Sénégal. Donc il y a une
forme de collaboration entre notre mouvement et l’Etat. Dans beaucoup de
projets et programmes, l’Etat du Sénégal a sollicité notre point de vue. Il nous
associe, par exemple, dans les programmes de vaccination ou de lutte contre le
paludisme, la tuberculose, la drépanocytose, le sida.
Tout récemment, nous
avons signé une convention avec le Ministère de la santé pour notre
participation dans la couverture maladie universelle. La CMU étant conçue pour
les populations, les autorités étatiques ont été inspirées de collaborer avec
l’ONCAV qui représente l’un des cadres les plus élaborés dans lesquels les
populations se reconnaissent. Nous saluons cet état d’esprit. Et nous avons
organisé avec le Ministère de la santé un séminaire d’appropriation de ce
projet. Nous avons aussi participés aux travaux de la commission nationale de
réforme des institutions et avons organisé des foras dans les 45 départements du
Sénégal. L’objectif était de requérir le point de vue des populations par rapport à la réforme des institutions. Le
président de la République s’en est félicité.
Il faut rappeler aussi, il y a deux ans, lorsque la faiblesse du taux de
scolarité a été établie par les bailleurs qui interviennent dans le secteur de
l’éducation, nous avons proposé à l’Etat un projet dénommé le PARI. C’est un projet
de renforcement des capacités des élèves de l’élémentaire dans certaines
matières telles que le calcul et la lecture. Avec ce projet, nous avons pu
relever le taux à 75%.
Par ailleurs, avec les
coupures intempestives d’électricité que le Sénégal avait connues il y a deux
ans, nous avions initié une activité de sensibilisation appelée « Takkal ». Nous avions appelé l’Etat
à régler ce problème, mais aussi demandé aux populations de ne pas détruire les
infrastructures de la SONELEC (Société nationale d’électricité du Sénégal).
L’Etat
du Sénégal a initié une réforme administrative et territoriale communément
appelée Acte 3 de la décentralisation, est-ce que votre mouvement a été associé
à ce projet ?
Dés le début de la
réforme, le Ministre de la décentralisation et de l’aménagement du territoire
nous a envoyé le document. Après l’avoir étudié, mous l’avons rencontré pour
lui exprimer notre point de vue. Ensuite, nous avons organisé deux rencontres
pour cerner le contenu de cette réforme et mettre en place des mécanismes pour
permettre son appropriation par les populations. Il est aussi important de noter qu’une
recomposition administrative affectera notre organisation. Le découpage de
notre association correspond à celui de l’administration territoriale. Donc,
c’est tout à fait normal que nous soyons associés à cette réforme pour pouvoir
s’adapter à cette nouvelle situation. A cet effet, je suis membre du comité qui
est entrain de sillonner le pays dans le cadre de la caravane de
sensibilisation de l’Acte 3 de la décentralisation. Nous pensons que c’est un
projet salutaire même s’il faut regretter le temps relativement court consacré
à la sensibilisation.
Quels sont les mécanismes de contrôle et de
suivi que vous avez mis en place pour la prise en charge de vos
préoccupations par l’Etat?
Dans le domaine de
l’éducation et de la santé, nous faisons le suivi pour nous assurer que nos
propositions ont été effectivement matérialisées par les comités de santé ou de
gestion des écoles. Au niveau des réformes que nous avons citées plus haut, nos
préoccupations ont été prises en charge. Maintenant, nous attendons leur mise
en œuvre pour faire l’évaluation. En ce moment, nous verrons réellement les
impacts positifs que ces réformes auront sur le bien-être des populations