mardi 22 avril 2014

Persistance de l’ethnocentrisme: Ce goulot qui étrangle Conakry

Le vice président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Amadou Woury Ba, a tenu, samedi, à l’UCAD II, une conférence sur l’ethnocentrisme en Afrique : une donnée sociologique ou un avatar de la construction de l’Etat post-colonial.  Ce thème a été un prétexte pour le numéro 2 de l’UFDG  pour faire un diagnostic sans complaisance des problèmes ethniques en Guinée. Il a lancé un appel aux jeunes ressortissants guinéens au Sénégal de s’impliquer pleinement pour trouver des solutions à ce phénomène.

« La première explication de la montée en puissance de l’ethnocentrisme en Guinée est à trouver dans la mauvaise qualité de l’alliance entre la politique et l’économie. » Ces propos sont du conférencier. Selon l’ancien fonctionnaire de la Banque centrale guinéenne, la compétition entre ceux qui contrôlent l’économie et ceux qui exercent le pouvoir politique se traduit par des exclusions au niveau ethnique. Cet état de fait exacerbe, selon lui, le repli identitaire. «  Chaque ethnie ayant peur d’être lésée si ses membres ne sont pas aux affaires», révèle Ba woury avant d’ajouter que les guinéens doivent comprendre que les ethnies ne sont pas en compétition.

Dans sa communication, il a relevé quelques déterminants majeurs de l’ethnocentrisme en Guinéens. Amadou Woury Ba affirme : « la nature prédatrice et néopatrimoniale de l’Etat guinéen se traduit par l’accaparement des riches par une bourgeoisie bureaucratique au détriment d’une majorité paysanne ». Le conférencier trouve un autre facteur explicatif dans la sécheresse des années 70 qui a déclenché un flux migratoire important de populations des zones arides et semi-désertiques vers les terres plus fertiles du sud. Selon lui : «sédentarisation de nomades, pression accrue sur les terres agricoles, conflits autour des points d’eau et des zones de pâturage entre agricultures et éleveurs sont quelques aspects visibles de ces migrations. »

Ba Woury n’est tout de même pas pessimiste. « Mon souhait c’est de ne pas considérer ces questions comme étant fermées, mais des questions qui nous interpellent », a soutenu Amadou Woury Ba. Il reste convaincu que la situation en Guinée n’est pas irrémédiablement perdue. C’est pourquoi, il a appelé tous les guinéens à une analyse plus lucide et plus responsable pour trouver des solutions à l’ethnocentrisme dans ce pays. Pour ce faire, il préconise une définition de «critères objectifs d’accession à l’administration », mais aussi une « décentralisation qui prend en compte tous les citoyens sans référence faite à leurs ethnies, leurs origines ou à leurs opinions politiques ».

vendredi 18 avril 2014

Grève des élèves du Cesti : Ils dénoncent une discrimination

Les élèves du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) ont plié cahiers et stylos jusqu’à nouvel ordre. Ils ont sorti leurs griffes pour réclamer leurs bourses. Waly Guéye et ses camarades appellent le Ministre de l’enseignement supérieur à traiter les écoles et instituts de manière égalitaire.

« Les autorités étatiques prônent l’excellence, mais elles ne veulent pas récompenser le mérite. C’est un paradoxe », a constate le délégué des élèves du Cesti qui faisait face à la presse, jeudi. Waly Guèye et ses camarades rappellent que le concours d’entrée au Cesti  qui est une école d’excellence, est l’un des plus sélectifs au Sénégal. C’est pourquoi les pensionnaires de cette école affirment ne pas admettre que la vingtaine (niveaux licence et baccalauréat confondus) de candidats reçus chaqu’année, ne puisse pas bénéficier de bourses ». « Au lieu de couper nos allocations, les autorités devraient  les valoriser. Le Cesti est une école nationale comme la FASTEF et l’INSEPS dont les revendications ont été satisfaites », a soutenu Waly Guèye, avant d’ajouter que cette mesure est discriminatoire, elle doit être corrigée pour une égalité de traitement des écoles et instituts nationaux. 

«Le Directeur des bourses a osé dire, au cours d’une rencontre que nous avons eu avec lui, que les étudiants de la FASTEF et de l’INSEPS sont de futures formateurs, donc plus utiles que ceux du Cesti », a révélé le délégué, avant de soutenir : «  même les élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA) qui perçoivent plus de 150.000 F CFA le mois, ne sont pas plus méritants que nous ». Il a aussi fait savoir qu’ils ont adressé une correspondance au Directeur de l’enseignement supérieur qui est restée sans suite. «  Nous avons été trop patients. Depuis le début de l’année, il y a certains de nos camarades qui ne parviennent pas percevoir leurs bourses, alors qu’ils ne sont pas frappés par la mesure », révèle Chimère Loppy, l’un des animateurs de la conférence. Il prévient que certains élèves de licence 3 risquent d’avoir des difficultés pour la réalisation de leurs grandes enquêtes (mémoires) qui nécessitent des moyens financiers. Il explique : « pour la production de nos mémoires, nous louons des équipes techniques et faisons beaucoup de déplacements. Certains vont même à l’intérieur du pays pour traiter leurs sujets. Tout élève qui ne parvient pas à soutenir sa grande enquête ne recevra pas son diplôme.» Il affirme qu’aucun moyen légal de lutte n’est exclu pour obtenir satisfaction.  : «Même une grève de la faim est envisageable au cas où le Ministre de l’enseignement supérieur, Mary Teuw Niane, ne varierait pas dans sa position ».


En attendant la réaction des autorités en charge de l’enseignement supérieur, les élèves du Centre d’études des sciences et techniques de l’information ont décrété un mot d’ordre de grève renouvelable  de 48 heures.

lundi 14 avril 2014

Première édition de la Conférence sociale: Vers un pacte de stabilité sociale et d’émergence économique

Le Ministre de la Fonction Publique, du Travail, du Dialogue social et des Organisations professionnelles a tenu, mercredi, une conférence de presse en prélude à la première édition de la  conférence sociale qui aura lieu les 14 et 15 Avril. Selon Mansour Sy, cette conférence sera un prétexte pour la signature du pacte national de stabilité sociale et de l’émergence économique entre le Gouvernement et les organisations d’employeurs et de travailleurs.

« Parvenir à un renouveau du dialogue social et à la signature d’un pacte de stabilité sociale et de l’émergence économique », tel est, selon le Ministre de la Fonction publique, l’objectif global de la conférence sociale prévue les 14 et 15 Avril.

 Pour y arriver, la conférence devrait permettre le renforcement du dialogue social entre l’Etat et les partenaires sociaux, l’appropriation des stratégies d’extension de la protection sociale par toutes les parties prenantes. La conférence constituera, selon Mansour Sy, un accélérateur de la mise en œuvre du Programme Pays pour le travail décent et permettra de favoriser la relance de l’entreprise.

L’avant-projet du pacte de stabilité sociale et de l’émergence économique a été validé par le Gouvernement et les organisations d’employeurs et de travailleurs. Selon le Ministre de la Fonction publique, les partenaires sociaux du Gouvernement ont fait preuve d’«esprit de patriotisme ».  Car ce pacte en vue « sera le gage d’un climat social apaisé sans lequel aucune perspective de productivité et de compétitivité consubstantielles à la création de richesses à redistribuer n’est assuré ». Mansour Sy de préciser que la signature de ce pacte ne signifie pas la fin des remous dans le front social, mais permettra de prévoir des mécanismes efficaces de règlement des différents. « Cette conférence vient à point nommé, car elle vient dans un contexte de mise en œuvre des programmes et projets contenus dans le plan Sénégal émergent », rappelle le Ministre de la Fonction publique.

Les échanges de cette première édition de la Conférence sociale se noueront autour du thème générique : « Dialogue social, Travail décent et Compétitivité » qui sera décliné en 7 thématiques.



mercredi 9 avril 2014

Menace de la Fièvre Ebola au Sénégal: Le Port et l’aéroport sous haute surveillance

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de riposte contre la fièvre d’Ebola, le Ministre de la santé et de l’Action sociale a effectué, mardi, une visite au port autonome de Dakar et à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor. L’objet de ce périple du Dr. Awa Marie Colle Seck était d ’ « inspecter » les dispositifs de prévention de l’épidémie mis en place au niveau de ces deux sites stratégiques.

Le Ministre de la santé a effectué un périple qui l’a mené au Port autonome de Dakar et à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor pour constater l’opérationnalisation du plan national de riposte à la fièvre d’Ebola qui frappe aux portes du Sénégal. Face aux capacités de propagation rapide de l’épidémie, les autorités de ces deux structures sont en ordre de bataille pour jouer leur partition dans la prévention. Au niveau du port autonome de Dakar, le Ministre de la santé a eu droit à une présentation de la cartographie sanitaire. Selon le Chef du service médical du port, Pape Amadou Diop, cette cartographie est un «maillon important du dispositif mis en place pour le renforcement de la surveillance épidémiologique et de la riposte ». Car c’est en fonction de cette cartographie que le plan sera mis en œuvre.

Awa Marie Colle Seck a aussi été informée du contenu du plan de riposte conçu par l’administration portuaire en collaboration avec les services du Ministère de la santé. L’une des mesures fortes contenues dans ce plan est l’arraisonnement en rade des bateaux ayant séjourné dans les 22 jours aux ports de Conakry, de Monrovia et de Freetown. Ce délai correspond à la période d’incubation du virus. La surveillance épidémiologique, la supervision des embarquements et des débarquements ainsi que l’information et la sensibilisation des acteurs portuaires ont été renforcés. Pour la mise en œuvre de ces mesures, les personnels de police, de douane et de gendarmerie sont mis à contribution. « Le plan est conçu en application de la recommandation du comité de gestion des épidémies qui consiste à la définition des stratégies de riposte au niveau des frontières terrestres, aériennes et maritimes », a rappelé le Dr. Ousseynou Ba. Selon le Directeur du contrôle sanitaire aux affaires maritimes, ce plan de riposte sectoriel se justifie par la situation stratégique du port du point de vue économique, par sa forte densité de populations, mais aussi par sa capacité réelle de surveillance. Il a aussi précisé qu’il n’y a encore ni cas suspect, ni cas confirmé au Sénégal.  

Même son de cloche du côté de l’aéroport  international Léopold Sédar Senghor. Les autorités aéroportuaires ont concocté une stratégie de riposte. Selon le Médecin-chef du service de contrôle sanitaire aux frontières aériennes, c’est à l’arrivée que le dispositif mis en place prend tout son sens. Une salle de détection du virus est installée sur le tarmac de l’aéroport. Et les cas suspects sont directement acheminés à la salle d’isolement pour qu’ils n’accèdent pas à la salle d’arrivée. Les cas confirmés seront ensuite transférés par les services de la SAMU aux hôpitaux de référence en la matière (Fann et Principal).

Amadou Hamath Touré révèle que certaines compagnies ont pris la responsabilité de desservir les pays où l’épidémie sévit. Selon lui, ces compagnies doivent observer la procédure normalisée définie par l’OACI (organisation de l’aviation civile internationale). Cette procédure prévoit un contrôle au départ. S’il y a un cas suspect dans l’avion, le commandant de bord est tenu de le signaler au tour de contrôle qui, à son tour, alerte le Bureau sanitaire de l’aéroport.


Au terme de ce périple, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale dit être rassurée par les dispositifs mis en place par les autorités portuaires et aéroportuaires. «En plus de l’équipe sanitaire, tous les corps administratifs de la police, de la douane et de la gendarmerie sont à pied d’œuvre», constate Awa Marie Colle Seck. Selon elle, bien qu’étant huilé, le système doit chaque jour être amélioré

lundi 7 avril 2014

Gala de l’indépendance: Un nouvel instrument de cohésion sociale

L’ensemble lyrique traditionnel du Sénégal a tenu toutes ses promesses. La première édition du Gala de l’indépendance a vécu, jeudi, à la salle de spectacles du Théâtre national Daniel Sorano. La troupe traditionnelle a étalé tout son savoir-faire. Le public venu nombreux, a eu droit à un spectacle plein de couleurs. Le répertoire riche et varié contenu dans le premier album de l’Ensemble lyrique traditionnel reflète parfaitement la diversité culturelle du Sénégal.

21 heures à la devanture du Théâtre national Daniel Sorano. Quelques inconditionnels de l’Ensemble lyrique traditionnel arrivent par petits groupes. Sur une banderole, il est écrit : « Soirée : Gala de l’indépendance ». Le drapeau national attaché sur l’un des poteaux du bâtiment montre que Sorano est déjà de plein pied dans la célébration de la fête de l’indépendance nationale. Dans le hall, le Directeur du théâtre et Madame Madeleine, la responsable de la salle de spectacles échangent. A quelques 5 mètres, deux hôtesses sont préposées à l’accueil. Elles sont habillées en grand –boubou bleu-clair. Sur leurs têtes, des tresses ornées de boucles jaunes. Chacune d’elles a sur l’épaule une écharpe en indigo qui traverse sa poitrine en diagonale avant d’être nouée au rein droit. Dans la salle de spectacles, les quelques lumières allumées ne permettent pas d’identifier les personnes confortablement assises dans leurs sièges. Sous les rideaux qui ne sont pas encore levés, on aperçoit des pieds qui vont et viennent. Les membres de l’Ensemble lyrique s’affairent aux derniers réglages. 

En attendant la levée des rideaux, les poignets de main, les accolades et les petites discussions vont bon train. Une lumière s’échappe du balcon avant de tomber sur le maître de cérémonie. « Salabigué », un communicateur traditionnel au micro. Il demande à la salle des applaudissements. Aussitôt après, il introduit le Directeur du théâtre. Dans son mot de bienvenue, le Dr. Massamba Guèye soutient que Sorano est un lieu chargé d’histoire. Il rappelle le passage de grands noms dans ce temple culturel. «C’est ici que  Michael Jackson est monté sur scène pour la première fois avec ses frères de Jackson Five », a révélé le Directeur du Théâtre très en verve.

 Juste après son discours, une flûte retentit. Un homme âgé s’introduit par «  effraction » dans la salle. Des jeunes filles habillées tout en blanc sortent des allées. Et elles avancent lentement comme si elles étaient dans un lieu inconnu avant de presser le pas pour monter les escaliers du podium. Au même moment, un homme aux allures de guerrier, d’un pas lent mais assuré, monte lui aussi escaliers. Il tient le public en haleine avec un poème qui loue la cohésion sociale et l’unité nationale au Sénégal. Aussitôt après, les rideaux rouge bordeaux se lèvent. La troupe entonne la chanson générique de leur nouvel album. « SUNUGAL GUI » (notre pirogue) est un hymne à la paix au Sénégal. Dans ce morceau, l’Ensemble lyrique traditionnel appelle tous les sénégalais au renforcement de la paix sociale. La troupe chute sous une salve d’applaudissements d’un public très tôt acquis à leur cause.

Athia Wélé enchaîne avec « Cheikhou ka ngando » (Cheikou tu es un érudit). Une chanson dédiée à El hadj Omar Tall, propagateur de la «  tijania» en Afrique de l’ouest. Sous les projecteurs aux couleurs arc-en- ciel, les billets de banque pleuvent  sur la doyenne de la troupe. Ousmane Sow Huchard, a suivi le spectacle «  avec les yeux et les oreilles d’un musicologue ». Il décortique : « Si je parle seulement de l’instrumentation, je suis sûr que beaucoup de gens ne savent pas que derrière cette troupe, il y a un balafon balante, un « Ngoni », un « xalam », trois coras dont deux de Keur Moussa et une traditionnelle. Il y a aussi le balafon malinké, le «  saraba » qui est une flûte poular. Sérères,  bambaras, malinkés, poulars, wolofs, pour ne citer que ceux là, chantent tous à l’unisson. C’est cela qui est remarquable. C’est tout simplement le symbole le plus élaboré de l’unité nationale ». Le Directeur du Théâtre national Daniel Sorano embouche la même trompette en qualifiant l’Ensemble lyrique d « ’équipe nationale de chanson du Sénégal ». Emu, il ajoute : «  je suis fier de mon pays » avant de révéler que « désormais ce Gala est inscrit en lettres d’or dans l’agenda culturel du Sénégal. Il aura lieu chaqu’année à la veille de la fête de l’indépendance ».


La troupe traditionnelle continue d’exprimer tout son talent et toute sa classe à travers les 15 titres de l’album. Elle communie avec un public en euphorie qui danse au rythme de « YALK FAAXE », une chanson de Mbaye Ndiaye qui parle du cousinage à plaisanterie entre Sérères et peulhs. « YAR LEEN GUNEYI », morceau chanté par Alassane Mbaye, a aussi trouvé l’adhésion du public. Cette chanson est une invite à l’éducation, au civisme et à la citoyenneté. Khar Mbaye Madiaga, ancienne Directrice de Sorano, exprime toute sa satisfaction. « C’est avec un immense plaisir que regarde jouer cette troupe  que j’ai côtoyée pendant 22 ans. Je trouve que la diversité culturelle est encore respectée comme il l’a toujours été ». Maty Thiam Dogo, membre de l’Ensemble lyrique traditionnel, d’appuyer les propos de l’auteure de « karo kar ». Selon elle, sans l’entente et le respect de la différence, la troupe n’aurait pas réussi cette belle prestation. Une prestation qui s’est terminée sur une belle formule de l’homme aux airs de guerrier  sur l’unité et l’indivisibilité du Sénégal: « il était une fois, il est encore et sera toujours un pays : SUNUGAAL ».

mercredi 2 avril 2014

CELEBRATION DE LA FETE DE L’INDEPENDANCE 2014: L’Ensemble lyrique traditionnel affûte ses armes

La compagnie du théâtre national Daniel Sorano a organisé, ce mardi une conférence de presse en prélude à la première édition du « Gala de l’indépendance ». Ce spectacle est prévu ce jeudi et rentre dans le cadre de la célébration de la fête de l’indépendance. Cette manifestation va être un prétexte pour l’ensemble lyrique traditionnel de célébrer la sortie de son premier album, mais aussi la création de son nouveau « répertoire lyrique ».

L’ensemble lyrique traditionnel du Sénégal va organiser, ce jeudi à la salle de spectacle de Daniel Sorano, la première édition du « Gala de l’indépendance ». Une innovation majeure. Selon la responsable de la troupe, l’ensemble lyrique traditionnel a toujours participé à la célébration de la fête de l’indépendance. «  Mais cette année, notre participation sera spéciale. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour faire plaisir à ceux qui viendront nous voir », rassure Ndèye Fatou Ndiaye dite Mama.  Cette troupe caractérisée par une « grande diversité de voix et d’instruments » compte jouer sa partition dans la célébration de la fête de l’indépendance en revisitant  le fonds culturel riche et varié du Sénégal. 

Le « Gala de l’indépendance » sera aussi une occasion  pour l’ensemble lyrique traditionnel de lancer son premier album dénommé « SUNUGAAL GII » (notre pirogue) composé de 15 titres chantés dans différentes langues nationales. La drogue et ses conséquences néfastes, l’amitié, le gaspillage dans les cérémonies familiales, l’hymne à la reconnaissance, sont entre autres thèmes abordés dans cet album.

 À en croire le Directeur général du théâtre national Daniel Sorano,  cette œuvre est le fruit de deux années de dur labeur. Elle traduit la diversité culturelle qui est le « ciment de la stabilité sociopolitique du Sénégal ». Chaque membre de la troupe chante dans sa langue maternelle tout en répondant aux autres dans leurs langues. « Vous avez écouté ceux qui se sont succédés au micro. Ils ont chanté en sérère, en wolof, en poular, en soninké. Nous sommes une famille. C’est tout simplement le Sénégal en miniature. C’est pourquoi je dis que tous ceux qui rateront cette prestation ne sont pas chanceux », ironise Dr. Massamba Guèye.


L’ensemble lyrique traditionnel est créé en 1965. Cette troupe et l’orchestre national constituent les deux groupes musicaux du ministère de la culture. Le premier n’utilise que des instruments traditionnels africains, alors que le second traduit l’ «enracinement et l’ouverture » chers au Président-poète, Léopold Sédar Senghor.