lundi 23 décembre 2013

UCAD: Souleymane Bachir Diagne délaré persona non à grata

 Les étudiants dans la salle de l'UCAD II
La conférence inaugurale annuelle de la fondation Léopold Sédar Senghor qui s’est tenue à l’UCAD II, jeudi dernier, a été interrompue par les membres du collectif pour la défense des intérêts des étudiants, après leur assemblée général tenue devant la Direction du COUD. Ils ont dénoncé la présence dans « leur espace », du Professeur  Souleymane Bachir Diagne qui présidait la commission nationale de réflexion sur l’avenir de l’enseignent supérieur. Selon eux, il est à l’origine de la crise qui secoue l’université. C’est pourquoi, soutiennent-ils, ils l’ont déclaré persona non grata. Certaines personnalités que nous avons interrogées disent regretter cet incident survenu dans ce «  haut lieu du savoir ».

Voici le film de l’évènement :

Extrait du discours d’Alpha Sow, membre du collectif, devant la Direction du COUD :

« Lors de notre dernière assemblée générale, nous avions convenu d’empêcher Souleymane Bachir Diagne d’accéder à l’Université parce que nous l’avons déclaré persona non grata. Nous reprochons à Souleymane Bachir Diagne de ne pas être un sénégalais. Il ne connait pas les réalités du Sénégal en ce sens qu’il veut transférer ici ce qui se fait aux Etats-Unis où une femme de ménage est mieux payée qu’un professeur titulaire à l’université Cheikh Anta Diop. Les situations ne sont pas les mêmes. Donc, ce n’est pas à lui de réfléchir pour nous.
Les autorités veulent harmoniser les inscriptions, alors qu’elles n’harmonisent pas le coût de la nourriture, elles n’harmonisent pas les salaires des ministres qui sont mieux payés que leurs homologues africains. Qu’elles prennent leur responsabilité, car nous avons nos propres réalités.
 Nous ne refusons pas de payer les montants retenus, mais le problème est que nous ne le pouvons pas. Nous sommes tous des fils de paysans et d’éleveurs. Nos bourses sont une question de vie ou de mort, nous en privés serait équivalent de nous exclure des facultés ; chose que nous ne pouvons admettre. Nous avons droit à l’éducation et l’Etat a la prérogative et le devoir de prendre en charge les frais y afférents. Si l’Etat l’oublie ; nous allons le lui rappeler
Maintenant, je propose que les gens marchent dans la discipline, dans le respect, dans la cohésion et que nous revenions ici pour faire le bilan».

Les policiers pris au dépourvu
                                                                                            
Arrivés aux abords de l’UCAD II, les étudiants grévistes se sont scindés en petits groupes pour tromper la vigilance des forces de l’ordre qui ont investi les lieux dés les premières heures de la matinée. Ils sont ainsi parvenus à s’introduire dans la salle de conférence et ont pris d’assaut le présidium, obligeant Saliou Ndiaye, Recteur de l’UCAD, à interrompre son discours de bienvenue. Alors que Souleymane Bachir Diagne avait quitté les lieux, les déclarations d’étudiants fusèrent de partout dans un désordre indescriptible. Après avoir «  intimé l’ordre » au public d’évacuer la salle, ils entonnent leur « hymne » favori.

 Réactions de certaines personnalités

Madieyna Diouf :
«  C’est un incident malheureux, il ne faut surtout pas mettre de l’huile sur le feu ».

Cheikh Hamidou Kane :
« C’est regrettable que dans ce haut lieu du savoir qu’est l’Université Cheikh Anta Diop, que des soi-disant étudiants empêchent la tenue d’une conférence animée par les meilleurs esprits du continent sans donner des arguments compréhensibles pour justifier ce comportement. C’est des choses décourageant et qui m’attristent pour l’avenir de notre pays ».

Djibo Ka :

«  Il faut impérativement que l’Etat, les autorités universitaires et les étudiants se parlent, sinon c’est l’impasse. C’est déplorable. Je connais les étudiants, ils sont gentils, mais ils ne tolèrent pas l’injustice et l’inéquité. Il faut qu’on les écoute comme parents d’élèves, comme pères et comme alliés, bref comme partenaires parce qu’ils sont tous des adultes. Il faut leur faire confiance. Ils sont conscients de ce que leur pays a fait pour eux, ils ne vont pas tout détruire quand même. Ils ont raison de protester de façon calme. On ne se bat pas en criant, en cassant tout. Mais on se bat avec un argumentaire convaincant, avec un document de fond convaincant. L a violence n’a pas de place dans une enceinte comme l’université. Cet espace doit être un lieu de paix, de recherche et d’excellence ».

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