jeudi 9 janvier 2014

Déguerpissement des marchands du couloir de la mort

Les  tabliers et cantiniers qui s’étaient établis sur la route de l’Université, communément appelée « couloir de la mort », ont été surpris, ce Samedi, par les autorités de la ville de Dakar qui ont envoyé leurs équipes pour raser cantines, tables et autres gargotes. Les victimes dénoncent l’absence de sommation et estiment avoir subi beaucoup de pertes matérielles.


Les  tabliers et cantiniers qui s’étaient établis sur la route de l’Université, communément appelée « couloir de la mort », ont été surpris, ce Samedi, par les autorités de la ville de Dakar qui ont envoyé leurs équipes pour raser cantines, tables et autres gargotes. Les victimes dénoncent l’absence de sommation et estiment avoir subi beaucoup de pertes matérielles. Alors que les tracteurs détruisaient tout sur leur passage, les propriétaires de tables, de cantines et autres gargotes, assistaient, impuissants et médusés, à la destruction de leurs biens. Le ronronnement des bulldozers mêlé aux commentaires d’ex pensionnaires du couloir de la mort et autres curieux et passants, donnent une ambiance inhabituelle à ces lieux. Les policiers veillent au grain  en dispersant les petits groupes qui se sont formés spontanément. Chacun y vas de son commentaire. Louise Faye, restauratrice, visiblement affectée, affirme avoir été surprise par ce qui est entrain de se passer. « J’ai subi d’importantes pertes que je ne suis en mesure d’estimer actuellement. J’attends que ma sœur qui se trouve à la maison entrain de préparer la recette du jour, vienne pour qu’on procède à l’évaluation de nos pertes. »


 « La sommation qui a été délivrée ne nous concerne  pas », clame Ismaêl Diallo, tablier. Elle ne visait que les tabliers et cantiniers qui s’étaient établis le long de l’avenue Cheikh Anta Diop. Donc nous ne pouvons pas comprendre pourquoi ils sont venus ce matin raser tout et détruire nos biens alors que le couloir de la mort ne fait pas partie de l’avenue Cheikh Anta Diop, se désole-t-il. De plus, la sommation a été écrite le 04 octobre 2013, alors que nous l’avons reçu qu’il y a quelques jours. Les autorités devraient nous la donner à la date à laquelle elle a été écrite, poursuit Ismaêl Diallo. Nous sommes même pas sûres que la somme provienne des autorités de la ville de Dakar, car elle n’est ni signée, cachetée. C’est des photocopies que nous avons reçues » renchérit-il. Je suis étudiant, soutient-il, je ne comptais que sur les revenus que je tirais de mes activités de photocopie et d’impression pour payer mes frais d’inscription dans un master privé à la faculté des sciences et techniques. Comment est-ce que je dois faire pour trouver de l’argent vu que mon  matériel a été détruit, s’interroge ce tablier. Selon Yoro Touré, étudiant, l’Etat ne devrait pas agir de la sorte car ces gens travaillent pour gagner dignement leur vie. Faute de les laisser continuer leurs activités ici, l’Etat doit leur trouver un site de recasement. Aussi, prévient-il que cette décision ne fera qu’empirer les conditions sociales des étudiants en ce sens que ces marchands nous rendaient des services sociaux immédiats et à moindre coût. Maintenant on sera obligé de se rabattre ailleurs et de payer plus cher, regrette-t-il.


Khalifa Diagne, Responsable des œuvres sociales du COUD quant à lui, lève une équivoque. Selon lui, la route de l’Université, communément appelée couloir de la mort n’est pas sous l’autorité du COUD. Elle relève de celle de la Ville de Dakar. «  Nous sommes ici  présents pour veillez à ce que les bagages ne soient pas introduits à l’intérieur du campus social », justifie-t-il. A cet effet, poursuit-il, j’ai donné des instructions aux éléments de la brigade mobile que vous voyez. Le responsable a aussi répondu à certains marchands qui ont affirmé que c’est le COUD qui leur a autorisé de s’installer dans ces lieux en attendant la finition des cantines en construction au sein du campus. Il précise que le COUD n’a aucune compétence à autoriser ces marchands à s’installer sur cette route qui ne relève pas de son autorité.


Alors que les cantiniers et tabliers du couloir de la mort déguerpis affirment être surpris par cette mesure, ceux  établis le long de l’Avenue Cheikh Anta Diop, en face de l’Université du même nom, ne devraient pas l’être. Ils doivent donc attendre leur tour.

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