Les
tabliers et cantiniers qui s’étaient établis sur la route de l’Université,
communément appelée « couloir de la mort », ont été surpris, ce
Samedi, par les autorités de la ville de Dakar qui ont envoyé leurs équipes
pour raser cantines, tables et autres gargotes. Les victimes dénoncent
l’absence de sommation et estiment avoir subi beaucoup de pertes matérielles.
Les tabliers et cantiniers qui s’étaient établis
sur la route de l’Université, communément appelée « couloir de la
mort », ont été surpris, ce Samedi, par les autorités de la ville de Dakar
qui ont envoyé leurs équipes pour raser cantines, tables et autres gargotes.
Les victimes dénoncent l’absence de sommation et estiment avoir subi beaucoup
de pertes matérielles. Alors que les tracteurs détruisaient tout sur leur
passage, les propriétaires de tables, de cantines et autres gargotes,
assistaient, impuissants et médusés, à la destruction de leurs biens. Le ronronnement
des bulldozers mêlé aux commentaires d’ex pensionnaires du couloir de la
mort et autres curieux et passants, donnent une ambiance inhabituelle à ces
lieux. Les policiers veillent au grain en dispersant les petits groupes qui se sont
formés spontanément. Chacun y vas de son commentaire. Louise Faye,
restauratrice, visiblement affectée, affirme avoir été surprise par ce qui est
entrain de se passer. « J’ai subi d’importantes pertes que je ne suis en
mesure d’estimer actuellement. J’attends que ma sœur qui se trouve à la maison
entrain de préparer la recette du jour, vienne pour qu’on procède à
l’évaluation de nos pertes. »
« La sommation qui a été délivrée ne
nous concerne pas », clame Ismaêl
Diallo, tablier. Elle ne visait que les tabliers et cantiniers qui s’étaient
établis le long de l’avenue Cheikh Anta Diop. Donc nous ne pouvons pas
comprendre pourquoi ils sont venus ce matin raser tout et détruire nos biens
alors que le couloir de la mort ne fait pas partie de l’avenue Cheikh Anta Diop,
se désole-t-il. De plus, la sommation a été écrite le 04 octobre 2013, alors
que nous l’avons reçu qu’il y a quelques jours. Les autorités devraient nous la
donner à la date à laquelle elle a été écrite, poursuit Ismaêl Diallo. Nous
sommes même pas sûres que la somme provienne des autorités de la ville de
Dakar, car elle n’est ni signée, cachetée. C’est des photocopies que nous avons
reçues » renchérit-il. Je suis étudiant, soutient-il, je ne comptais que
sur les revenus que je tirais de mes activités de photocopie et d’impression pour
payer mes frais d’inscription dans un master privé à la faculté des sciences et
techniques. Comment est-ce que je dois faire pour trouver de l’argent vu que
mon matériel a été détruit, s’interroge
ce tablier. Selon Yoro Touré, étudiant, l’Etat ne devrait pas agir de la sorte
car ces gens travaillent pour gagner dignement leur vie. Faute de les laisser continuer
leurs activités ici, l’Etat doit leur trouver un site de recasement. Aussi,
prévient-il que cette décision ne fera qu’empirer les conditions sociales des
étudiants en ce sens que ces marchands nous rendaient des services sociaux immédiats
et à moindre coût. Maintenant on sera obligé de se rabattre ailleurs et de
payer plus cher, regrette-t-il.
Khalifa
Diagne, Responsable des œuvres sociales du COUD quant à lui, lève une
équivoque. Selon lui, la route de l’Université, communément appelée couloir de
la mort n’est pas sous l’autorité du COUD. Elle relève de celle de la Ville de
Dakar. « Nous sommes ici présents pour veillez à ce que les bagages ne
soient pas introduits à l’intérieur du campus social », justifie-t-il. A
cet effet, poursuit-il, j’ai donné des instructions aux éléments de la brigade
mobile que vous voyez. Le responsable a aussi répondu à certains marchands qui
ont affirmé que c’est le COUD qui leur a autorisé de s’installer dans ces lieux
en attendant la finition des cantines en construction au sein du campus. Il
précise que le COUD n’a aucune compétence à autoriser ces marchands à
s’installer sur cette route qui ne relève pas de son autorité.
Alors que les
cantiniers et tabliers du couloir de la mort déguerpis affirment être surpris
par cette mesure, ceux établis le long
de l’Avenue Cheikh Anta Diop, en face de l’Université du même nom, ne devraient
pas l’être. Ils doivent donc attendre leur tour.
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