Le Cesti (Centre d’études des sciences et techniques de l’information)
a, dans le cadre de son programme de pédagogie active, organisé, ce Mercredi,
en collaboration avec l’Association Article 19, une conférence sur la place des
femmes dans les médias. Cet atelier de partage des résultats du monitoring
effectué par cette organisation, a révélé que les femmes occupent une place
marginale dans l’espace médiatique sénégalais.
Les femmes sont considérées comme
des objets d’information et non comme des sujets d’information. Elles ne sont
pas des actrices dans l’information. Cette affirmation est de Tidiane Kassé,
conférencier du jour et auteur de
l’étude. Elle répond ainsi à la question de Ibrahim Sarr, Directeur du Cesti
qui, dans son discours de bienvenue, s’est interrogé sur
l « ’évolution de la représentation des femmes dans les médias
sénégalais ». Selon ce dernier, ce travail intervient dans une société qui
subit des transformations variées. Avec l’avènement de l’alternance de 2000, il
y a eu l’émergence d’une presse populaire, précise t-il.
L’un des objectifs majeurs de
cette étude, c’est de voir comment les médias appréhendent les questions liées
aux femmes après l’adoption de la loi sur la parité en 2012, a dit le
conférencier. Sur le plan quantitatif, a en croire Tidiane Kassé, l’étude a
révélé, entres autres résultats, une présence marginale des femmes. Car selon
lui, il y a un faible effort de la part des médias qui ne consacrent que peu de sujets sur les femmes. En effet,
sur 406 articles publiés durant une année par un quotidien de la place, seuls
50 sont consacrés aux femmes, a fait savoir, l’auteur de l’étude.
Sur le plan qualitatif, selon toujours le
conférencier, les rares émissions ou articles consacrés aux femmes ne portent
souvent que sur des sujets de second ordre. « Les médias ne s’intéressent
plus qu’au côté événementiel des activités des femmes ou à des faits divers se
rapportant à elles », a regretté Tidiane Kassé. Ils traitent, s’agissant
des femmes, plus des questions globalisantes au lieu de celles qui concernent
spécifiquement les femmes, a-t-il ajouté. Assane Dioma Ndiaye d’appuyer les
propos du conférencier en parlant de traitement « mineur » et « dévalorisant »
des femmes par les médias. Il dénonce une violence « pernicieuse »
et « psychologique » dont sont victimes ces dernières dans les
médias.
Pour Alioune Tine, lorsqu'il s’agit de montrer le physique, les
médias font appellent aux femmes. « Elles sont toutes belles, mais il
n’existe pas ils sont tous beaux », a ironisé le Président du conseil sénégalais des droits de l’homme qui faisait
référence à une émission de télé-réalité qui se passe sur une chaîne de la
place.
Pour juguler cette situation, le
conférencier a fait entre autres recommandations, la capacitation des
journalistes sur la problématique de la place des femmes dans les médias, la
rupture avec les stéréotypes et clichés, la formation des organisations
formatrices de femmes dans le domaine de la communication. C’est en ce sens que
Fatou Sarr Sow a mis en garde les journalistes : « celui qui posera
une question aux femmes que nous avons encadrées sur leur vie privée, ne posera
pas une seconde. Une manière pour la
directrice du laboratoire Genre de l’IFAN, de dire qu’elles sont bien
sensibilisées par rapport à cette problématique.
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