mardi 4 février 2014

La coopération Sénégal-Pays-Bas revisitée au Cesti

L’ambassadeur des Pays-Bas a été, mercredi, l’hôte du Centre d’études des sciences et techniques de l’information  (Cesti) dans le cadre de son programme de pédagogie active appelé « carrefour d’actualité » . Il a saisi l’occasion pour passer en revue la coopération bilatérale entre la Hollande et le Sénégal. Il a énuméré un certain nombre de contraintes qui font que les investisseurs sont réticents à venir au Sénégal. Avec l’ouverture des débats, les élèves du Cesti ont montré tout l’intérêt qu’ils portent aux questions de l’homosexualité et de l’acharnement supposé de la Cour pénale internationale (CPI) sur les dirigeants africains.

Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information a, dans le cadre de son programme de pédagogie active, organisé, mercredi dernier, un atelier sur la coopération bilatérale entre les Pays-Bas et le Sénégal. Le conférencier, en l’occurrence l’ambassadeur des Pays-Bas, a revisité cette coopération qui  lie ces deux pays. «  Depuis 30 ans, notre pays assiste le Sénégal dans plusieurs domaines, particulièrement dans celui de l’environnement. En effet, nous avons été surtout actifs dans la gestion des forêts et des zones côtières », a-t-il précisé. Ainsi, de l’avis de l’ambassadeur, le Sénégal gagnerait à mieux préserver  ses sites historiques tels que Gorée, les iles du Saloum, entres autres.

Echanges commerciaux : 30 millions d’euros par an

 Sur le plan commercial, l’ambassadeur des Pays-Bas évalue le volume des échanges entre le Sénégal et la Hollande à hauteur de 30 millions d’euros par an. (Son nom) n’a pas manqué d’évoquer l’exportation de certains produits Sénégal aux Pays-Bas. En effet, il affirme que son pays accorde des facilités  pour l’entrée de certains produits agricoles comme la mangue sur le marché hollandais. Sous un autre registre,  il a rappelé que certains néerlandais ont investi dans le secteur agricole au Sénégal. « Il y a un de nos compatriote qui a investi  5 millions d’euros à Diass pour la production de haricots verts destinés à la consommation des hollandais », ajoute-il. Une révélation qui a été dénoncée par Mamadou saydou Ba, étudiant en troisième année au Cesti. Il a regretté l’exploitation des terres du Sénégal pour nourrir des néerlandais.

Obstacles aux investissements étrangers

L’ambassadeur des Pays-Bas a aussi relevé plusieurs contraintes qui n’encouragent pas l’arrivée d’investisseurs étrangers au  Sénégal. Selon lui les celles-ci ont trait à la lourdeur de la procédure administrative qui étouffe le secteur privé, la réciprocité des visas, les taxes aéroportuaires, les droits précaires  des investisseurs sur le foncier, le caractère trop contraignant du droit du travail, le problème de l’énergie. Selon lui, les autorités sénégalaises doivent davantage améliorer l’environnement des affaires pour attirer des investissements. « Je ne peux pas convaincre les entrepreneurs néerlandais de venir investir au Sénégal. C’est à eux d’apprécier si le climat des affaires est à même de leur permettre de sécuriser leurs investissements et de faire des profits », dit-il. Kleiweg de Zawaan, Peteir Jean poursuit, « la place du Sénégal dans le classement Diong business de la Banque mondiale me mets mal à l’aise ». L’ambassadeur des Pays-Bas  dit regretter que le Sénégal soit devancé par certains pays tels que la Gambie, la Somalie et l’Afghanistan eu égard à sa stabilité politique et sociale et sa position géographique.

Selon lui, le Sénégal dispose d’un potentiel touristique qui est sous- exploité. Le gouvernement sénégalais gagnerait à consacrer des investissements massifs à ce secteur porteur de croissance pour attirer plus de touristes. Dans le même ordre d’idées, l’ambassadeur des Pays-Bas a révélé qu’un tour opérateur néerlandais dessert Dakar-Amsterdam depuis quelques mois. «  Cela a permis d’augmenter le nombre de visiteurs néerlandais au Sénégal », poursuit-il. Nous avons mis en place un portefeuille pour le financement des projets relatifs aux droits de l’homme. Des projets qui prennent en charge les enfants « talibés ». Nous comptons aussi former certaines femmes qui sont dans les liens de détention dans certains métiers pour préparer leur réinsertion sociale, promet-il.

Points de discorde

Dans sa communication, l’ambassadeur des Pays-Bas a dénoncé la pénalisation de l’homosexualité au Sénégal. Selon lui, son gouvernement combat la discrimination sous toutes ses formes. Dans les débats qui ont suivi cette communication, les élèves du Cesti ont montré avec « vivacité » tout l’intérêt qu’ils portent au thème du jour. Parmi ceux qui ont pris la parole, certains ont fait savoir à l’ambassadeur que la légalisation de l’homosexualité cadre mal avec les réalités socioculturelles du Sénégal. « Ce que vous concevez comme normal chez ne l’est pas forcément chez nous », lui lance Ibrahim Dione, élève en première année au Cesti. Talla Ndiaye, quant à lui, voit dans le respect des droits des homosexuels comme condition à l’aide au développement une sorte de chantage à l’endroit des pays africains.

La question de l’acharnement de la Cour pénale internationale (CPI) sur les dirigeants africains s’est aussi invitée au débat. A en croire Lamine Diédhiou, élève en deuxième année, la CPI applique la politique de deux poids deux mesures. L’institution judiciaire internationale s’acharne sur les dirigeants africains au moment où d’autres dirigeants occidentaux, auteurs de crimes contre l’humanité baignent dans l’impunité absolue, a-t-il ajouté.

Coopération

A la question de Mohamed  Attaher Halidou, étudiant en deuxième année,  sur une éventuelle  coopération entre l’ambassade des Pays-Bas et le Cesti, Kleiweg de Zawaan, Peteir Jean répond : « la rencontre de cette après midi peut être le point de départ d’une future collaboration ».


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