L’ambassadeur des
Pays-Bas a été, mercredi, l’hôte du Centre d’études des sciences et techniques
de l’information (Cesti) dans le cadre
de son programme de pédagogie active appelé « carrefour d’actualité »
. Il a saisi l’occasion pour passer en revue la coopération bilatérale entre la
Hollande et le Sénégal. Il a énuméré un certain nombre de contraintes qui font
que les investisseurs sont réticents à venir au Sénégal. Avec l’ouverture des
débats, les élèves du Cesti ont montré tout l’intérêt qu’ils portent aux questions
de l’homosexualité et de l’acharnement supposé de la Cour pénale internationale
(CPI) sur les dirigeants africains.
Le Centre d’études des sciences et techniques de
l’information a, dans le cadre de son programme de pédagogie active, organisé,
mercredi dernier, un atelier sur la coopération bilatérale entre les Pays-Bas
et le Sénégal. Le conférencier, en l’occurrence l’ambassadeur des Pays-Bas, a
revisité cette coopération qui lie ces
deux pays. « Depuis 30 ans, notre pays assiste le Sénégal dans plusieurs domaines,
particulièrement dans celui de l’environnement. En effet, nous avons été
surtout actifs dans la gestion des forêts et des zones côtières », a-t-il
précisé. Ainsi, de l’avis de l’ambassadeur, le Sénégal gagnerait à mieux
préserver ses sites historiques tels que
Gorée, les iles du Saloum, entres autres.
Echanges
commerciaux : 30 millions d’euros par an
Sur le plan
commercial, l’ambassadeur des Pays-Bas évalue le volume des échanges entre le
Sénégal et la Hollande à hauteur de 30 millions d’euros par an. (Son nom)
n’a pas manqué d’évoquer l’exportation de certains produits Sénégal aux
Pays-Bas. En effet, il affirme que son pays accorde des facilités pour l’entrée de certains produits agricoles
comme la mangue sur le marché hollandais. Sous un autre registre, il a rappelé que certains néerlandais ont
investi dans le secteur agricole au Sénégal. « Il y a un de nos
compatriote qui a investi 5 millions
d’euros à Diass pour la production de haricots verts destinés à la consommation
des hollandais », ajoute-il. Une révélation qui a été dénoncée par Mamadou
saydou Ba, étudiant en troisième année au Cesti. Il a regretté l’exploitation
des terres du Sénégal pour nourrir des néerlandais.
Obstacles aux
investissements étrangers
L’ambassadeur des Pays-Bas a aussi relevé plusieurs
contraintes qui n’encouragent pas l’arrivée d’investisseurs étrangers au Sénégal. Selon lui les celles-ci ont trait à
la lourdeur de la procédure administrative qui étouffe le secteur privé, la
réciprocité des visas, les taxes aéroportuaires, les droits précaires des investisseurs sur le foncier, le
caractère trop contraignant du droit du travail, le problème de l’énergie.
Selon lui, les autorités sénégalaises doivent davantage améliorer l’environnement
des affaires pour attirer des investissements. « Je ne peux pas convaincre
les entrepreneurs néerlandais de venir investir au Sénégal. C’est à eux
d’apprécier si le climat des affaires est à même de leur permettre de sécuriser
leurs investissements et de faire des profits », dit-il. Kleiweg de
Zawaan, Peteir Jean poursuit, « la place du Sénégal dans le classement Diong
business de la Banque mondiale me mets mal à l’aise ». L’ambassadeur des
Pays-Bas dit regretter que le Sénégal
soit devancé par certains pays tels que la Gambie, la Somalie et l’Afghanistan
eu égard à sa stabilité politique et sociale et sa position géographique.
Selon lui, le Sénégal dispose d’un potentiel touristique qui
est sous- exploité. Le gouvernement sénégalais gagnerait à consacrer des
investissements massifs à ce secteur porteur de croissance pour attirer plus de
touristes. Dans le même ordre d’idées, l’ambassadeur des Pays-Bas a révélé
qu’un tour opérateur néerlandais dessert Dakar-Amsterdam depuis quelques
mois. « Cela a permis d’augmenter le nombre de visiteurs néerlandais
au Sénégal », poursuit-il. Nous avons mis en place un portefeuille pour le
financement des projets relatifs aux droits de l’homme. Des projets qui
prennent en charge les enfants « talibés ». Nous comptons aussi
former certaines femmes qui sont dans les liens de détention dans certains
métiers pour préparer leur réinsertion sociale, promet-il.
Points de discorde
Dans sa communication, l’ambassadeur des Pays-Bas a dénoncé
la pénalisation de l’homosexualité au Sénégal. Selon lui, son gouvernement
combat la discrimination sous toutes ses formes. Dans les débats qui ont suivi
cette communication, les élèves du Cesti ont montré
avec « vivacité » tout l’intérêt qu’ils portent au thème du
jour. Parmi ceux qui ont pris la parole, certains ont fait savoir à
l’ambassadeur que la légalisation de l’homosexualité cadre mal avec les
réalités socioculturelles du Sénégal. « Ce que vous concevez comme normal
chez ne l’est pas forcément chez nous », lui lance Ibrahim Dione, élève en
première année au Cesti. Talla Ndiaye, quant à lui, voit dans le respect des
droits des homosexuels comme condition à l’aide au développement une sorte de
chantage à l’endroit des pays africains.
La question de l’acharnement de la Cour pénale
internationale (CPI) sur les dirigeants africains s’est aussi invitée au débat.
A en croire Lamine Diédhiou, élève en deuxième année, la CPI applique la
politique de deux poids deux mesures. L’institution judiciaire internationale
s’acharne sur les dirigeants africains au moment où d’autres dirigeants
occidentaux, auteurs de crimes contre l’humanité baignent dans l’impunité
absolue, a-t-il ajouté.
Coopération
A la question de Mohamed
Attaher Halidou, étudiant en deuxième année, sur une éventuelle coopération entre l’ambassade des Pays-Bas et
le Cesti, Kleiweg de Zawaan, Peteir Jean répond : « la rencontre de
cette après midi peut être le point de départ d’une future
collaboration ».
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